Les défis et la solitude d’un dirigeant entrepreneur

« Je vivais cette solitude du dirigeant dont on parle tant et qui pourtant n’est pas si simple à poser. J'étais confronté à de multiples problèmes, tous entremêlés et pour certains anciens. L’enjeu de l’entreprise était aussi de quitter le mode survie et d’ouvrir une nouvelle période avec une feuille de route plus ambitieuse. »

Xavier DUCROS, PDG d'Air DDM, répond aux questions d'Enaxion

Comment vous êtes-vous engagé dans une démarche d’accompagnement ?

Xavier : J’avais plusieurs constats à l’époque : je vivais cette solitude du dirigeant dont on parle tant et qui pourtant n’est pas si simple à poser comme sujet à traiter ; je manquais d’énergie et je ressentais de la peur par rapport à ma responsabilité d’entrepreneur ; j’étais confronté à de multiples problèmes, tous entremêlés et pour certains anciens, et ce désir de les purger et de passer à autre chose a été suffisamment fort pour que j’ose franchir ce cap. J’étais en fait plutôt réticent et la recommandation d’une proche a été décisive. Il n’était pas facile de déballer son sac : je vivais une sorte de culpabilité.

L’enjeu de l’entreprise était aussi de quitter le mode survie et d’ouvrir une nouvelle période avec une feuille de route plus ambitieuse.

« ​Ce désir de passer à autre chose a été suffisamment fort pour que j’ose franchir le cap. Il n’était pas facile de déballer son sac : je vivais une sorte de culpabilité. »

Que vous a apporté ce sparring partnership ?

D’abord, de pouvoir m’ouvrir à un tiers extérieur, neutre et sans lien avec mes proches ou les parties prenantes de l’entreprise.

Puis, j’ai vu au cours du temps de nombreux autres bénéfices :

Prendre le temps de dire ce qui se passe de manière simple et arriver ainsi à nommer des vérités que je n’arrive pas à énoncer seul, trop pris dans l’action et l’urgent au quotidien. S’appuyer sur l’écoute d’un autre pour prendre du recul, entendre les feedbacks du coach pour sortir de mes prismes d’analyse qui ont tendance à nier ou omettre les contradictions.
Compter sur la bienveillance et en même temps l’exigence du coach : encourager lorsque la situation est difficile ou les résultats ne sont pas comme prévu, rappeler les objectifs et reprendre les décisions et remettre sur la table les jalons que je me suis fixés. M’aider à tenir le cap. Savoir que je ne me laisse pas endormir et que je reste bien dans mon rôle de dirigeant vigilant.
M’aider à faire le tri, à hiérarchiser et aussi m’aider à identifier ma part dans ce qui est devenu compliqué. Et tout cela sans que je sente de l’intrusion.
« Sortir de mes prismes d’analyse qui ont tendance à nier ou omettre les contradictions...  M’aider à tenir le cap. Savoir que je ne me laisse pas endormir… Faire le tri et hiérarchiser.  »

Avez-vous identifié des approches ou des outils particuliers qui ont apporté des bénéfices ou eu un impact significatif ?

Ce qui a été essentiel dès les premières réunions de travail c’est la façon d’être en contact et de poser un cadre de travail qui ont permis de développer la confiance.

Il y a les grilles de lecture des problèmes qui se posent, l’aide au repérage des zones difficiles, cette façon de faire le lien entre les problèmes qui apparaissent. Toutes les aides au diagnostic me sont vraiment utiles. Il y a aussi le temps que nous prenons pour distinguer ce qui est le plus important ou essentiel, ce qui révèle de l’urgent.

L’écoute, la reformulation, le type de question : cela m’a aidé à dépasser ma crainte de ne pas être compris comme entrepreneur. Je ne souhaitais pas aller voir un psychologue mais travailler avec un coach qui puisse allier professionnalisme, connaissances business très complètes et capacité d’écoute personnelle pour aller sur des sujets plus subtils et profonds que du conseil technique.

Le dirigeant a besoin d’un temps pour soi. Cela me parait plus évident encore maintenant. Je suis aussi sensible à l’approche appréciative, savoir reconnaître et développer ce qui fonctionne bien et ne pas toujours être centré sur les problèmes.

« Il y a eu enfin le passage à l’étape du collectif avec l’accompagnement du Codir que j’ai décidé de créer pour répondre aux enjeux de croissance de l’entreprise. »

Il y a eu enfin le passage à l’étape du collectif avec l’accompagnement du Codir que j’ai décidé de créer pour répondre aux enjeux de croissance de l’entreprise. D’ouvrir cette relation personnelle à d’autres. Cela n’a pas été si facile pour eux car ils se sont exposés et ont dû dépasser certaines peurs. Mais cela valait le coup : je vois bien les fruits de ce séminaire que nous avons organisé en termes de résultats et de progrès.

Le travail de chacun sur son mode de leadership a été très utile même si certains des membres du Codir y sont allés à reculons (utilisation de l’outil LEA). Je suis revenu plusieurs fois depuis sur ce que nous avons vu comme comportements au niveau de l’équipe et au niveau individuel pour rectifier nos fonctionnements. Ce que nous avons accepté de partager de nos profils m’a permis d’avoir une meilleure clé de lecture : cela a été aussi un révélateur des problèmes de distance géographique entre nous : je me sens plus juste aujourd’hui dans les relations interpersonnelles.

Comment voyez-vous la perspective de cet accompagnement ?

Je suis confronté à plein de nouveaux challenges, comme déployer mon rôle vis à vis du Codir ou dépasser ce que j’ai pu être. Je veux garder un esprit Entrepreneur tout en n’étant plus seul, ce qui m’autorise à être challengé par un tiers et par le haut. J’ai besoin d’un coach qui m’aide à faire tomber les freins et même à accélérer. Un coach avec qui je peux creuser mes envies. J’ai besoin de ces rencontres pour trouver de l’énergie et de la confiance et pour forger ma vision et rester juste dans mes relations.

« Je suis confronté à plein de nouveaux challenges, comme déployer mon rôle vis à vis du Codir ou dépasser ce que j’ai pu être. Je veux garder un esprit Entrepreneur tout en n’étant plus seul. J’ai besoin d’un coach qui m’aide à faire tomber les freins et même à accélérer. »